Chantier Français Kirié Feeling 1040 de l’année 1986 réalisé par l’architecte naval Philippe Harlé. Ce modèle est élu en 1987, « bateau de l’année ». Il est équipé d’une barre à roue et la coque est en Polyester monolithique (superposition de tissus de verre enduits de résine Epoxy). 350 exemplaires du modèle ont été produits puis déclinés sur la même carène en 1090.

Caractéristique technique :
Longueur hors tout | 10 mètres 42 |
Maitre bau | 3m60 |
Tiran d’eau | 1m90 |
Déplacement lège | 4 900 kg |
Longueur flottaison | 8m80 |
Version 3 cabines / 1 sdb Pont en sifflet | Tous confort à bord ! |
Moteur | Volvo D1-30F / 30 cv 2014 |
Vitesse moyenne | 4,5 Nœuds |
Type de gréement | Sloop en tête de mat avec bôme enrouleur ProFurl MK2 |
Jeu de voiles | Grand Voile lattée 25m² + Génois lourd 135% 40m² + Spinnaker Asymétrique Gennaker Hybrid 70m² à chaussette et Patin d’armure + Trinquette 27m² (Yankee Brise 1ris) endraillée sur étai largable + Tourmentin à endrailler |


Mon avis sur notre bateau Feeling 1040 – Pourquoi je dis que ce bateau est parfait !
Tout d’abord, je voulais juste vous informé que cet avis est propre à mon expérience. Il s’appuie aussi sur les retours des voisins de ponton. Ce monocoque voilier est l’héritage du savoir faire Français dans le boum économique des années 80’s du nautisme de plaisance. J’aime mon bateau. Je le trouve parfaitement idéal pour un couple ou une famille avec un enfant. C’est le meilleur compromis qui caractérise ce voilier. J’en retiens :
- Budget d’acquisition, d’entretien, de place de port ou d’usage au quotidien.
- Sensation à la voile et navigation rapide au moteur
- Confort en croisière et habitabilité
- Patrimoine français de la plaisance des années 80
Ce bateau est d’ancienne génération, avec son lot d’entretien sont à prévoir au quotidien pour le garder dans un état correcte et navigable. Ce n’est pas un point négatif en soit, car être plaisancier c’est pour moi avoir cette passion d’entreprendre du temps pour le bricolage à porter de tous mais aussi une réflexion (ou un constat général) qu’il faut porter avant de s’acquitter de ce genre de bateau de cette génération. Il est beau, confectionner avec des techniques en boiserie sophistiqué mais sans aide de l’industrie informatique. N’oublions pas que c’est une construction qui à 35 ans, un grand cru comme mon age 😉 ! J’ai appris à aimer cette génération qui est devenu mythique pour beaucoup dans le temps.
Cependant, le coup d’acquisition en occasion reste raisonnable (env 30k – 45 000€). Niveau budget, ce bateau de 10m semble surcoté pour un débutant mais il reste à mon sens un bateau d’exception pour ses 35 ans d’existence (1986) ! En effet, c’est un bateau de renom dans la classe des voiliers de course/croisière. Avec un rating Osiris de 19/21.5, il permet aussi bien de faire de la régate de plaisance comme Jean-Luc VDH, grand coureur et marin, l’explique sur cette video ou bien de naviguer en configuration croisière hauturière comme notre configuration actuelle. On gagnera pas loin de 24milles nautiques sur une navigation de 24heures par rapport à un bateau acier en construction amateur de l’époque ou des bateaux confortable en gréement ketch mais lent comme Amel, les constructions ferro ciment ou bien sur la base d’une configuration typée Fifty 50/50 voile/moteur Jeanneau Espace 1000, Evasion 34 de même taille, ou du Kirié Fifty du même constructeur. C’est un bateau de bonne qualité en Polyester. Il pourrait être exposé au problème d’osmose mais je ne rencontre pas (et qui de toute manière ne me dérange pas). De ces constats, les propriétaires généralement en prennent soin à l’inverse de certains bateaux qui étaient destinés prioritairement aux charters ou à la plaisance grande croisière, lourd et lente… (Jeanneau, Bénéteau ou Dufour pour ne cité que les plus connus en France). Depuis quelques années, une communauté est bien actifs sur internet autour de l’engouement de ce voilier, le forum des Feeling avec une base de données exceptionnelles. Le chantier Kirié avait eu le coup avant-gardiste sur ce modèle conceptuel avec un parfait équilibre sur l’eau. Il est rare de voir un bateau de cette époque (80’s/90’s) avec une Jupe arrière, un intérieur lumineux en boiserie claire, de l’espace bien optimisé pour notre confort comme le coin cuisine extrêmement bien desservie en configuration en U puis taillé pour naviguer à la voile par tout temps avec un gréement de performance.
Comme je le dis régulièrement, le plus important sur un voilier d’occasion de plus de 20 ans, c’est l’état général du moteur ! Nous avons la chance d’avoir un refit moteur Volvo datant de 2015 avec seulement 250hrs, donc ce problème qui me semble majeur pour des bateaux d’occasions n’est plus un inconvenant pour moi et c’est en partie, ce qui à fait que nous l’avons choisi (au delà du prix bien évidement) – La sécurité de nous ramener au port ! Car à l’époque, je n’en connaissais pas autant en nautique et mes priorités était surtout le cout générale d’entretien et d’acquisition d’un bateau de cabotage et de seconde résidence. Mais quelle chance que j’ai eu avec ce bateau !! Ce que j’aime maintenant c’est ce regard que les plaisanciers, voire même les » loup de mer », ont en écoutant ma réponse quand il me demande mon usage générale que j’ai avec ce bateau. Et bien je leur répond que je navigue toute l’année et je me rends disponibles pour son entretien quotidien. 🙂 J’ai la banane de ne pas être considéré comme un simple touriste. J’ai plusieurs expériences ou les marinas et professionnels t’aident simplement par ce qui on compris que j’ai un bateau dont j’en prends soin et que ma curiosité est vraiment très bien accueillie voire même ne me fait pas perdre beaucoup d’argent mais peut par moment m’en faire gagner… Juste parce que j’ai « hérité » d’un Feeling 1040 ! C’est vraiment portée une philosophie complète avec ce bateau que je suis plutôt fier de mettre en avant au quotidien.
Le carré est spacieux et lumineux à toute saison, la table à manger est pratique pour s’installer à 6 ou 7, le cockpit est rassurant en navigation, la cuisine est confortable mais les couchettes ne sont pas en format kingsize contrairement à une version 2 cabines, la cabine salle de bain toilette est étroite pour des personnes de « belle corpulence » – C’est à mon sens la seule vraie différence avec la version propriétaire 2 cabines et la version 3 cabines que je retiens après visite des bateaux copains.
A mon gout, il me manque d’équipets mais ce dernier point est tout à fait ajustable et « normal » du fait que ce bateau est destiné à aller vite sur l’eau donc il faut faire attention à son armement. Il est parfaitement bien équilibré entre 10 nds et 20 nds dans toutes les allures (remonte jusqu’à 30° au pré AWA). A partir de 20 nds TWS, je trouve que ce bateau est rassurant aux allures de largues mais qu’en méditerranée, avec les vagues de vent, au pré et de travers il est inconfortable (Comme tout les bateaux d’ancienne génération avant 2000 !). La méditerranée est un bassin de navigation très particulier, rare sont les bateaux et plaisanciers qui ne sont pas mal mener ici pour ces raisons… A vrai dire seul certains Catamarans légers apprivoisent bien le fort vent de travers de la méditerranée, bateau de renom à minimum 200 000€…
Concernant le Gréement, modifié sur notre version avec un Pataras en patte doigt et une bôme enrouleur Profurl, il devient un excelent compromis Croisière confort. En effet, il n’y a plus besoin de réglage de hale-bas de GV, de prise de ris ou de Balancine. Nous avons beaucoup moins de manœuvres mais ce genre de configuration sur un bateau caravane (Fifty), ne permet pas de dire que l’on perd vraiment en performance ni mème par l’enrouleur de Génois car ce dernier à une très grande superficie. Je rappel que dans le contexte des années 1980-90, les performances étaient vraiment mis en avant et seul le Jeanneau Selection 37, figure emblématique des courses du Tour de France pour ses performances incroyable, était un voilier pour la régate sportive au détriment du confort. Le faussé entre notre bateau et le Selection 37 est immense en configuration croisière familiale, beaucoup de propriétaires restent sur le quai à cause de son coté inconfortable. Bon bien évidement, en mode régate et course (carène avec des pointes de vitesse à 15nds), c’est la ou le Selection 37 fera le bonheur de l’équipage). Ce bateau est sous-coté sur le marché de l’occasion car la clientèle marin de sensation est rare.
Encore une fois, je veux choisir un bon compromis entre Confort et Navigation tout en ayant un budget raisonnable sur du long terme.
Un bateau qui semble à prix correcte est le First 35s5 héritage de Bénéteau mais celui-ci vieilli mal, tout ceux que j’ai visité ont eu un énorme travail de refit intérieur et l’extérieur me parait trop simpliste dans ses formes. Nous sommes pas sur une gamme « premium » mais plutôt standard donc logique qu’il soit légèrement moins chère en occasion.
Le voilier Grand Soleil 35 est un monocoque habitable de croisière, construit par le chantier italien Cantiere Del Pardo. Ce voilier Quille fixe, gréé en Sloop en tête, réalisé par l’architecte naval Alain Jézéquel, mesure approximativement la même chose que notre Feeling (il entre dans le même rating Osiris). La production a démarré en 1983 et s’est vite terminée en 1986. Il est vraiment comparable au Feeling 1090 mais au delà du fait qu’il est dans la tranche des 11m (Donc problématique du budget de place dans les marinas à revoir…) et de sa configuration intérieure orienté légèrement plus régate avec une perte de largeur des couchettes arrières et de sa cuisine inconfortable en navigation. Du fait aussi qu’il soit surcoté tout aussi sur le marché de l’occasion car rarissime, avec une moyenne plutôt voisinant 50k€. C’est à mon sens un bateau comparable.
Enfin pour continuer à regarder ce qui se fait à l’époque et à l’étranger, l’immense chaine youtube de l’anglais Erik Aanderaa https://www.youtube.com/@ErikAanderaa avec son voilier Tessie Contest Yacht 35, ou l’intérieur est vraiment sombre et froid est destiné au grand nord Atlantique avec un deplacement de 2000kgs supplémentaire lié entre autre à l’épaisseur sur dimensionner des parois tout comme le Soleada 35, espagnole considéré comme le croiseur rapide qui lui me semble un poil moins haut de gamme dans ses finitions que notre bateau mais la je chipote clairement… Le Granada 35 du chantier Nordic Swedish, qui me parait proche de notre bateau même si ce dernier manque de largeur à l’arrière à la poupe dans sa cabine et sa carène est légèrement plus refermée donc moins bonne performance au largue.
J’ai aussi comparé à des bateaux équivalent de conceptions et d’esprit de design légèrement plus anciennes (fin 70, début 80) comme le Beneteau Idylle 1050 (1985) ou le jeanneau Melody (76 – 82) qui ont des carènes plus fines, moins large donc, Ils sont moins confortables à la gîte par tout temps. Car cette époque en pleine révolution, les bateaux devenaient des sujets pour démocratiser le nautisme pour tous donc restant dans l’esprit marin et non de grande plaisance. Cette différence de confort est amplifiée en méditerranée avec les vagues de vent qui démontre ce que peut être l’avantage d’un bon ratio longueur hors tour / maitre bau des monocoques de 10 mètres.
En plus récent, avec un budget légèrement revus à la hausse, je pense que les feeling 36 pieds (génération 90 du 1090, même coque) peuvent être comparés à du jeanneau Sun odyssey 35 ou bien le Dufour 35 Classic. Quant au SunFizz, 37pieds, de la même époque est lui dans la gamme des +12m. Tout cela se joue à un budget global d’achat supplémentaire entre 5 000€ et 10k€ et bien évidement 500€ supplémentaire annuellement avec des tranches de forfait marina revue à la hausse…
Revenons à notre feeling, La position du rail de l’écoute GV à la descente de cockpit et des winchs Selfteling sont typées pour les sportifs. Sur la version roof panoramique, avec des grands hublots avant, beaucoup se plaignent du raguage du cordage au pied du mat car ils sont inclinés, ce qui n’est pas notre cas et de l’espace étroit de la partie avant du carré puis de la cabine avant tout simplement. Toutes les manœuvres des Feeling peuvent être reprises au cockpit, ce dernier point est encore une fois rassurant.
Par navigation hauturière de nuit, le fait de pouvoir se positionner assis dans la descente et de voir à 360° au travers de la capote du roof panoramique est vraiment un confort, peu de gîte, pas de tangage, même au moteur c’est calme !
Le top reste la grande place du cockpit pour les apéros, (Oui c’est aussi un bateau Apéro – Et même qu’il est possible de se coucher directement sur le cockpit en cas d’abus d’élixir !) ou en cas de navigation par BMS annoncé. La jupe arrière est suffisamment large et profonde pour se baigner ou s’amarrer cul au ponton. La taille du bateau est parfaite pour des nuits économiques en escale dans les ports méditerranéens ainsi que son tiran d’eau est acceptable car standard (1m90). Il est parfaitement bien équilibré !
L’ambiance bois miel intérieure est exceptionnelle ainsi que le façonnage de la structure des œuvres bois. A l’inverse des bateaux modernes qui « respire » des échos de plastic et de feuille calfeutrage imitation bois au toucher simili… Le pont en sifflet est le plus utile en méditerranée car il permet une bonne ventilation par beau temps (+20°c) et ne fait pas d’effet serre en plein été comme sur la version roof panoramique du 1090 ou du Bénéteau Oceanis 350 de la même génération. Cette version 1040 3 cabines inclus un hublot supplémentaire très important pour la fluidité de l’aire. La luminosité est parfaite, le matin on se réveillant en douceur avec le soleil ou en pleine journée. Un autre point négatif est l’impossibilité d’utiliser les cales pour le stockage car trop petite. La table à carte n’est pas dans le sens de marche mais de nos jours, avec l’arrivé des mobiles et tablette, qui n’utilise pas Navionics dans le cockpit ?!? Je ne consulte que rarement la table à carte en navigation, d’autan que j’ai installé un écran déporté.
Maintenant, avec mon recule, je partirais, à l’heure ou j’écris cet article, sur la même taille de bateau (10-12m max) pour des raisons économiques et pratique de bricolage, avec le même ratio longueur/largeur. Mais je regarde pour un bateau avec une poupe plus large pour le confort des cabines arrières et avec un gréement sloop fractionné pour la mise en place d’un foc auto-vireur et un bout extérieur pour un Code D/0 sur emmagasinement et d’une GrandVoile Enroulée dans le mat. Par contre ce genre de bateau, se trouve à prix beaucoup plus élevés sur le marché de l’occasion (65 – 80 k€) vue que cette demande a était mise en place dans les années 2000.
Mon coup de cœur pour un futur bateau serait sans doute les 416 Feeling, Jeanneau Voyager 12.50 (Sun Odyssey 42), Dufour 360 Grand Large ou bien le Bénéteau 411 Oceanis Clipper.